J'accepte ma peur :

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Devenir maître de sa peur ne signifie pas ne plus avoir peur, mais signifie accepter sa peur de telle sorte que l'on n'ait plus peur d'avoir peur.

La peur est une sensation désagréable. On a une boule dans la gorge, on tremble, on transpire, on sent sont cœur qui se met à battre la chamade, on respire mal. Et encore, tout cela n'est qu'une petite peur raisonnable ! Que dire quand vous devenez livide, quand votre cœur vous donne l'impression qu'il va éclater, quand vous ne pouvez plus respirer, plus parler, quand tout votre corps semble tétanisé !

Mais, en fait, le plus souvent, cette peur horrible, cette peur déchirante, c'est vous-même qui la créez à partir d'une peur plus petite, plus normale. D'une petite angoisse vous faite une vraie peur, d'une peur vous faites une panique, d'une panique vous faite une débâcle.

Car lorsque vous commencez à ressentir dans votre corps ou dans votre esprit les prémices de la peur, vous prenez peur. C'est la peur elle-même qui vous fait peur : vous avez peur d'avoir peur. Alors vous vous débattez, vous essayer de ne plus avoir peur. Et plus vous luttez contre votre peur, plus vous avez peur.

 

Or, quand on ne l'attise pas, quand on ne se débat pas, une peur a tendance à s'éteindre d'elle-même.

 

Tentez un instant de laisser votre panique au vestiaire et demandez-vous pourquoi diable vous devriez ne pas avoir peur. Est-ce donc si grave ? Vous avez peur, vous êtes terrorisé ? la belle affaire ! Si vous voulez devenir maître de votre peur, il va vous falloir accepter votre peur, apprendre à vivre avec elle, apprendre à ne pas redouter au-delà de toute mesure ses manifestations. Vous tremblez, votre gorge est serrée ? Eh bien, laissez-vous trembler, n'empêchez pas votre gorge de se serrer si c'est cela qu'elle désire ! Vous êtes inondé de sueurs froides ? Laissez-vous transpirer ! Vos intestins se nouent ? Ils finiront bien par se dénouer. Votre cœur bat vite ? Pas plus que si vous aviez fait un effort violent. A moins que vous n'ayez une grave maladie cardiaque, votre cœur est parfaitement capable de battre à 150, voire 200 pulsations minute !

Acceptez votre peur, reconnaissez-la pour ce qu'elle est, c'est à dire une réaction devant un danger réel ou imaginaire. La peur a une utilité : elle sert à préparer votre organisme à l'action concrète, à la lutte ou à la fuite. Cette peur est aussi faite pour servir de signal d'alarme, pour vous pousser à réagir devant un péril.

En fait, votre peur ne devient disproportionnée que parce que vous luttez contre elle, parce que vous tentez de la repousser, de la nier. Mais qu'au contraire vous l'acceptiez, et elle se dissipera, son devoir accompli.

  

Quand vous vous trouvez en proie à la peur, pour vous aider à ne pas vous défendre contre celle-ci et à la majorer malgré vous, pour prendre patience en attendant que la terreur se décide à vous quitter, vous pouvez vous réciter une prière, une litanie. Toutes les prières sont bonnes. A titre d'exemple, nous citons celle de Franck Herbert, le célèbre auteur de Dune :

 

""Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.""