Vivre Heureux de Christophe André

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Comment ne pas se rendre malheureux !

 

La tentation du malheur : De quoi est composée la tentation du malheur ?

Deux phénomènes principaux peuvent être décrits :

-         L’un est d’ordre émotionnel, c’est la tendance à s’abandonner à la morosité (humeur triste)

-         L’autre est psychologique, c’est l’amplification   des soucis et adversités du quotidien.

 

Le premier mécanisme est lié à l’humeur on est d’humeur positive ou négative.

Le second mécanisme est psychologique : transformer un obstacle en impossibilité, un échec en déroute, un incident en catastrophe…

  

Pourquoi sommes nous plutôt doué pour le malheur ?

 

« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » Il est plus facile, moins coûteux en énergie psychologique de se laisse aller au sentiment de malheur que de lutter contre lui. A l’inverse, hélas faire durer le bien-être nécessite le plus souvent des efforts.

La nature si elle a eu le souci de notre survie, n’a guère eu celui de notre qualité de vie. Le spectre des émotions et humeurs positives est beaucoup plus restreint, plus labile, d’accès plus coûteux. Se sentir bien est en quelque sorte un luxe que l’évolution, qui ne se soucie que de la survie des espèces et non du confort des individus, n’avait pas prévu pour nous.

C’est pourquoi il faut travailler à être heureux..

  

Pourquoi lutter contre la tentation du malheur ?

 

-         Parce que ne pas lutter prolonge la durée du sentiment de malheur.

-         Parce que ne pas lutter amplifie le sentiment de malheur.

     -   Parce que ne pas lutter facilite le retour du sentiment de malheur.

 

Un conseil donc Chaque fois que possible, ne pas laisser trop d’espace aux sentiments de malheur et aux humeurs moroses, par la passivité, la rumination ou la plainte.

  

Que faire face à la morosité ?

 

-         Se montrer attentif à ses humeurs et les prendre au sérieux. Comme toujours il est plus facile d’agir dès le départ du phénomène en s’interrogeant sur notre humeur triste au lieu de lui obéir. Soit notre mélancolie est une conséquence de causes extérieures : y a-t-‘il alors quelque chose à faire ? Soit elle est elle-même le problème : comment, dans ce cas, en limiter l’extension ? Autrement dit, cherchons toujours à comprendre nos humeurs : existe-t-il des raisons à nos états d’âme négatifs ? Si oui, comment leur faire face ? Sinon comment les dissiper ?

-         Etre réaliste. Réagir contre la tendance à la généralisation « ça recommence » « Toujours la même chose » Et ce pour deux raisons : penser ainsi est souvent faux, et toujours inutile.

-         Agir. Il est plus facile d’améliorer notre humeur en agissant qu’en réfléchissant. Il faut donc agir pour prendre soin de soi lorsqu’on ne va pas bien. (voir des amis, pratiquer un hobby etc.….) Souvent on n’en a pas envie, mais « que conseilleriez-vous à votre meilleur ami de faire pour se remonter le moral ? » alors « pourquoi ne le feriez-vous pas pour vous-même ? »

  

Les souris de l’anxiété rongent le gâteau du bonheur :

 

L’anxiété est une vision et une lecture du monde : on perçoit le quotidien comme plein de menaces, et on consacre la plus grande part de son attention et de son énergie à les surveiller, à les anticiper et à tenter de prévenir les risques.

L’anxieux pense aux dangers avant qu’ils surviennent et sollicite son imagination jusqu’au bout, en fabriquant d’incessants et affolants scénarios catastrophe. Cette anticipation constante entraîne une réelle incapacité à profiter de l’instant présent.

 

 

Que faire face à l’anxiété ?

 

-         Réfléchir au lieu de ruminer : Réfléchir ? mais les anxieux pensent tout le temps à leurs problèmes… Certes, pour autant la solution pour eux n’est pas de ne plus y penser comme tente souvent de leur conseiller leur entourage. D’abord parce que cela ne marche pas, le souci revient toujours. Ensuite, parce que cela n’est pas efficace : le souci de l’anxieux repose toujours sur un minimum de fondements et de réalité, ce n’est pas un délire. En thérapie, les thérapeutes aident les patients à mieux réfléchir à leurs problèmes car l’anxieux songe à un sujet d’inquiétude, s’en affole et soit passe à un autre, soit le rumine en boucle, se focalisant non sur la recherche de solutions mais sur l’horreur à venir et le malheur qui va s’ensuivre…

-         Ne pas transformer des doutes en certitudes. La pensée anxieuse est une pensée rétrécie, les autres hypothèses possibles ne sont même pas envisagées. Un des exercices de la psychothérapie va consister à leur apprendre à envisager systématiquement plusieurs hypothèses face à toute incertitude.

-         Ne pas voir une catastrophe derrière chaque incident. Prendre conscience que le pire n’est pas aussi probable que l’on croit est une phase capitale de la lutte contre l’anxiété. Le bonheur n’est pas se dire que rien ne peut nous arriver, c’est comprendre que toujours se focaliser sur le pire a souvent pour conséquence de nous empêcher de bien y faire face s’il survient, et de nous avoir gâché la vie, s’il ne survient pas.

-         Apprendre la confiance. Apprendre à ne pas systématiquement voir le dangereux derrière l’incertain. Essayer d’avoir confiance à priori tant que l’on n’a pas de preuves du pire.